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RECOLCI fait rimer réhabilitation énergétique et logements collectifs

En France, cinq millions de logements en immeubles collectifs ont été bâtis entre 1949 et 1974. Ils représentent 57 % des habitations construites durant cette période et 16 % du parc global actuel. Par ailleurs, la consommation moyenne en énergie primaire des logements construits sur cette période est comprise entre 300 et 350 kWh/m2/an. L’énoncé de ces quelques chiffres suffit à montrer toute l’importance du programme de recherche RECOLCI, pour Réhabilitation Energétique des immeubles de logements COLlectifs par Composants Intégrés. Son objectif est clair : l’amélioration énergétique de ces bâtiments, avec, en ligne de mire, une fourchette de consommation se situant entre 80 et 150 kWh/m2/an, soit une diminution de plus de 50 % par rapport à la situation observée aujourd’hui. RECOLCI entre tout naturellement dans les objectifs du Grenelle de l’environnement et du "Facteur 4", visant à la division par quatre de l’émission des gaz à effet de serre d’ici 2050. "Notre travail consiste à définir des solutions de réhabilitation énergétique par l’extérieur de l’enveloppe des immeubles de logements collectifs jusqu’à R+8 et construits durant les "Trente Glorieuses", informe Bertrand Ruot, animateur du projet pour le CSTB. Ce parc de bâtiments est l’un des plus énergivores en France !"

Le démarrage officiel de RECOLCI a eu lieu en avril 2008, mais a nécessité de nombreux mois de préparation. Ses conclusions devraient être rendues pour la fin de l’année 2009. Ce programme est coordonné par ArcelorMittal, plusieurs autres partenaires, dont le CSTB, y étant également associés (voir encadré). "Il comporte quatre phases principales, dont les deux premières sont terminées ou en passe de l’être, poursuit Bertrand Ruot. La première d’entre elles a consisté en une "radiographie" du parc de logements (nombre, âge, typologie des propriétaires et des occupants, nature des murs, des fenêtres, etc.) afin de connaître le matériel sur lequel nous devions travailler. Nous sommes alors passés à la rédaction du cahier des charges fonctionnel". La troisième étape de ce projet – elle aussi en cours de réalisation – consiste à définir les solutions technologiques de réhabilitation des logements. Un document concret et pratique sera ensuite rédigé. Dessins, règles de mise en œuvre… : un véritable mode d’emploi qu’il suffira de suivre pas à pas !

Valider la pertinence des concepts de réhabilitation

La dernière phase du programme RECOLCI consistera à valider et à évaluer la pertinence des concepts de réhabilitation élaborés. Evaluations de la faisabilité technique, de la mise en œuvre, des gains énergétiques et des impacts environnementaux, certes, mais également estimation des coûts des solutions préconisées et de leur acceptabilité par les occupants. "Nous agissons en association avec un "club d’utilisateurs" formé par des gestionnaires de parcs, comme l’Union Sociale de l’habitat et l’OPAC de Saône-et-Loire, poursuit Bertrand Ruot. Cette collaboration permet de bien définir les besoins et les attentes liés à ces opérations, d’une part, et d’appréhender la façon dont les résidents pourraient accepter les modifications en découlant, d’autre part." De multiples paramètres sont pris en compte, tels que l’impact sur le montant des charges, les changements de l’aspect des façades, les variations de luminosité à l’intérieur des appartements… De quoi disposer d’une vision exhaustive de la palette d’avantages et d’inconvénients des différents systèmes de réhabilitation proposés.

Des partenaires, un coordinateur

RECOLCI fait partie des programmes de recherche lauréats de l’appel à projets lancé par le PREBAT en 2007 (volet technologie). Il est cofinancé par l’ADEME et a été labellisé par le pôle de compétitivité Advancity. Les partenaires, tant industriels que professionnels du bâtiment (Saint-Gobain Isover, Aldès, Vinci Construction France, EDF R&D ainsi que le cabinet d’architecture AETIC) sont placés sous la coordination d’ArcelorMittal Research.