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Bâtiments à énergie positive et voitures électriques: le ticket gagnant pour les économies d’énergie ?

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Plus personne n’en doute maintenant : dans le domaine de la construction, l’avenir appartient aux bâtiments basse consommation (BBC), voire aux bâtiments à énergie positive (BEPOS). Indispensable si l’on veut faire face à la pénurie annoncée des énergies fossiles. Mais est-ce suffisant ? Pas sûr ! "Concevoir des immeubles ou des maisons qui permettent d’économiser 80 kWh/m2/an et y vivre, c’est bien, lance Daniel Quénard, ingénieur au CSTB. Mais tout le bénéfice énergétique est annulé si l’on doit faire 20 km de déplacement supplémentaire par jour pour se rendre à son travail." Conséquence logique : en matière d’économie d’énergie, une approche globale s’impose. Celle-ci amène tout naturellement à réfléchir en terme de territoire durable, une notion dans laquelle bâtiments et moyens de transport forment un tout.

Des voitures à usages multiples

Parkings, boxes, garages particuliers : souvent à proximité, voire même à l’intérieur, la voiture fait partie intégrante des bâtiments. Cet équipement de mobilité, beaucoup décrié mais souvent indispensable n’en reste pas moins inutilisé la plupart du temps. Une nouvelle vision du véhicule particulier est-elle possible ?

Après les besoins de chauffage, il représente le deuxième poste de la consommation énergétique des ménages. "Actuellement, l’électricité produite par les installations solaires photovoltaïques est généralement réinjectée sur le réseau existant, poursuit Daniel Quénard. Les conditions de rachat sont très intéressantes. Mais cela va-t-il durer ? Ne pourrait-on pas avoir une autre approche de la gestion de l’énergie, comme celle de faire de la voiture un nouvel équipement à part entière des BEPOS ? Car si les véhicules constituent des symboles de liberté, ils pourraient également servir pour le stockage de l’énergie, via leurs batteries, et de système de secours en cas de coupure de courant. " Ajoutons qu’une production d’électricité issue des renouvelables pour la recharge de VE est la condition sine qua non à un véhicule pratiquement neutre en émission de CO2. Il ne faut pas bien sûr oublier l’impact des batteries électrochimiques et des systèmes de production (PV, éolien, solaire à concentration…). Enfin, le véhicule électrique pourrait devenir le complément indispensable aux transports en commun … généralement électriques (train, tram).

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NREL – Terry Penny & Dean Armstrong

Un "électrinet" à créer entièrement

Les 30 millions de voitures particulières circulant en France représentent un potentiel énergétique considérable, plusieurs fois celui d’EDF. Beaucoup d’entre elles "dorment" à proximité immédiate des 17 millions de maisons individuelles. Ainsi, à l’instar d’Internet, réseau diffus de partage de l’information, une idée fait progressivement son chemin : créer un "électrinet", réseau totalement décentralisé de production et de stockage de l’énergie, où maisons et voitures joueraient les premiers rôles. Des projets allant dans ce sens sont actuellement menés aux Etats-Unis (NREL, Rocky Mountain Institute…) d’une part, et par des promoteurs immobiliers japonais, d’autre part. Objectif : mettre au point dans les bâtiments (économes et producteurs d’énergie) un système de connexion entre le réseau électrique et les automobiles. Un domaine dans lequel le CSTB n’est pas en reste, puisqu’il agit activement pour mener des opérations similaires en Rhône-Alpes en partenariat avec le CEA, l’INRETS et l’ l’IFP.

"Bâti-thérapie" : les surfaces du bâtiment pour plus de bien-être

L’épaisseur des murs et la hauteur de bâtiments restent des caractéristiques essentielles des bâtiments mais aujourd’hui les surfaces représentent des "atouts" sous-exploités pour valoriser les énergies renouvelables et apporter confort aux occupants.

Qualité d’air, éclairage, chaud, froid… : tout – ou presque – est question de surface disponible. Nul besoin de rappeler l’utilisation des toits et des façades pour "collecter des ressources" : air, eau, lumière, énergie …. A l’intérieur aussi, l’utilisation des parois opaques et vitrées se développe pour des questions d’efficacité et de confort. Quelques exemples ? Les planchers chauffants permettent déjà de passer de points chauds (les radiateurs) à une surface beaucoup plus tempérée assurant une ambiance nettement plus confortable. La fenêtre, qui laisse pénétrer la lumière du jour, pourrait bien se transformer demain en source lumineuse diffuse pendant la nuit. Les cloisons incorporant des matériaux à changement de phase (MCP) joueront bientôt un rôle essentiel dans le confort thermique (température de surface). Le traitement de l’air et sa diffusion «surfacique» pourrait aussi apporter confort et soins. De quoi transformer le bâtiment en « diffuseur de bien-être » ! Alors… en route vers la "bâti-thérapie" ?