Un premier ATE sur ETICS pour Sto AG

Sto vient d'obtenir un premier ATE dans le domaine des ETICS pour son système StoTherm Classic 1. Pourquoi avoir demandé un ATE dès 2002 ?

Avec l'harmonisation de la procédure des agréments techniques pour le marché européen suite à la DPC, une telle démarche nous paraissait l'évidence même. Pour une entreprise agissant au niveau international comme Sto, l'ATE représente une simplification essentielle pour la mise sur le marché d'un système d'isolation extérieure dans tous les pays de l'Europe actuelle - et de celle de demain avec les nouveaux arrivants. De plus, nous avions à cette époque développé une nouvelle formulation de notre système ; l'ATE présentait l'avantage de couvrir l'ensemble du marché européen avec un seul agrément. Avant, nous devions obtenir jusqu'à sept agréments nationaux, pays par pays. Le chemin parcouru pour obtenir ce premier ATE a été long et difficile et a nécessité beaucoup d'investissements de part et d'autre.

C'est-à-dire ?

Il s'agissait d'un véritable projet-pilote, car il fallait bâtir cette démarche dans un environnement réglementaire complètement nouveau pour tous. Les deux parties - l'industriel et l'organisme d'agrément - ont beaucoup appris en travaillant ensemble. Au départ, il faut dire que les choses n'étaient pas clairement établies ; beaucoup de questions ont été soulevées. Mais le CSTB étant moteur dans ce domaine - il était animateur et secrétaire du groupe de travail chargé de l'élaboration du Guide d'Agrément Technique Européen (ETAG 004) - il disposait d'une connaissance bien plus approfondie que d'autres et nous avons pu mener le projet à bon terme.

Pourquoi avoir choisi le CSTB ?

En fait, Sto - par sa filiale française - est déjà présent sur le marché depuis plus de vingt ans. Nous avons donc déjà travaillé avec les ingénieurs et techniciens du CSTB dans le cadre de l'agrément national qu'est l'Avis Technique et nous avons apprécié le sérieux et la compétence des équipes. Le choix du CSTB comme partenaire - et j'insiste sur l'importance que nous accordons à cette notion de partenariat dans une démarche aussi innovante - s'explique donc par la relation de confiance déjà établie. Deuxième raison de notre choix : le rôle moteur du CSTB dans l'élaboration du Guide, grâce à sa connaissance approfondie du domaine. La troisième raison est que le CSTB est à la fois organisme d'agrément habilité et laboratoire d'essai notifié pour ce domaine des ETICS. En ce sens, il est le seul en Europe à réunir ces compétences au sein d'un même organisme, ce qui constitue un avantage de taille pour l'industriel que nous sommes. Nous n'avions affaire qu'à un seul interlocuteur, puisque le CSTB fait office de pilote et de coordinateur dans une procédure complexe et nouvelle. Et puis, il y a un dernier critère, qui aurait d'ailleurs pu être un frein : celui de la langue, même si l'on a de plus en plus recours à l'anglais à l'international. La maîtrise de l'allemand par l'ingénieur instruisant le dossier, Nadège Blanchard, a facilité notre décision en faveur du CSTB.

Quels changements cet ATE a-t il entraîné ?

Il n'y a pas eu de changements sur le process. Mais il a fallu procéder à de légères adaptations du contrôle en usine, ce qui n'a pas posé de problème puisque nous disposions déjà en interne d'une procédure de contrôle qualité. Étant certifiés ISO 9001, nous sommes contrôlés par des organismes tiers. En revanche, ce projet a été une bonne occasion de rationaliser notre organisation interne.

Avant l'arrivée du Guide, les directions des filiales à l'étranger travaillaient de façon autonome en termes de demande d'agrément technique pour un pays et un marché donnés, en fonction des exigences nationales, la maison mère n'intervenant qu'en soutien si nécessaire. Depuis, nous avons centralisé cette fonction. La stratégie de demandes d'agrément technique est fixée par la maison mère, en coordination avec les responsables des pays. Seuls les Documents d'Application nationaux, conditionnés par les acteurs et pratiques nationales, relèvent de la compétence des directions nationales, qui formulent leur demande, le cas échéant, auprès des organismes locaux.

Que vous a apporté votre collaboration avec le CSTB ?

Elle nous a permis de bâtir un ATE de qualité qui constituera une référence pour les ATE qui seront délivrés par d'autres organismes d'agrément en Europe. Même si la complexité de la procédure européenne fait qu'une telle démarche ne vaut que pour les systèmes où l'on peut s'attendre à un retour sur investissement parce que le marché est de taille internationale, nous avons pris la bonne décision. Notre collaboration avec le CSTB ne s'arrête pas là : d'autres ATE seront délivrés d'ici peu. Nous nous donnons ainsi les moyens d'être présent sur de nouveaux marchés dès que le marquage CE y sera effectif.