Tour Eiffel : une rénovation inspirée par le vide

La Tour Eiffel laisse une curieuse impression : quatre piliers tridimensionnels s’élancent désormais vers la trémie du premier étage, à 57 mètres de haut. Plus légers que les piliers massifs de 1889, ils ne sont en réalité qu’un dispositif provisoire d’accroche et de levage pour une plateforme mobile. C’est avec cette plateforme, large comme le vide central du premier étage, que le matériel et les matériaux sont acheminés depuis le parvis. Petit tour d’horizon sur les techniques mises en œuvre et l’état d’avancement du chantier parisien le plus aérien du moment.

Les façades des pavillons Gustave Eiffel et Ferrié « testées » par le CSTB

Côté nord-est, le pavillon Gustave Eiffel abritera une salle de conférence et de réception de 6,80 mètres sous plafond. Coté sud-ouest, le pavillon Ferrié accueillera une boutique et un espace d’animation. Les façades de ces pavillons sont respectivement achevées et en voie d’achèvement. Difficulté : ces deux façades jumelles sont constituées de vitrages bombés dont les doubles rayons de courbure ne sont pas perpendiculaires aux arêtes. En d’autres termes, les éléments verriers ne pourraient pas reposer sur leurs quatre coins simultanément s’ils étaient posés à terre. Visées par une Appréciation Technique d’Expérimentation (ATEx) à la demande de la société HEFI SAS, les façades principales des pavillons ont fait l’objet d’un calcul aux éléments finis de manière à déterminer les contraintes présentes dans les joints de scellement sous une élévation de température et sous la charge du vent. Une opération réalisée par le CSTB.

Le restaurant « 58 Tour Eiffel »

Rénové en 2009, le restaurant « 58 Tour Eiffel », qui occupe le flanc nord-ouest de la Dame de fer, a été relativement épargné par les travaux durant lesquels il est resté ouvert. Sa façade principale, réalisée dans le même esprit que celles des deux autres pavillons, est désormais terminée.

Le plancher de verre sous ATEx

Les 140 m2 de plancher de verre promettent quelques sensations fortes aux visiteurs ; à telle enseigne que le maître d’ouvrage, la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel, qualifie le dispositif de « réalité augmentée ». Évaluée dans le cadre d’une ATEx à la demande de la société BELLAPART FRANCE, toute la partie en encorbellement du vide central du premier étage sera bientôt remplacée par des dalles fabriquées au moyen de trois feuilles de verre de 8 à 10 mm (durcies et trempées) que réunissent deux couches d’intercalaires présentant d’excellentes caractéristiques mécaniques. Contrainte : le nouvel ouvrage ne devra pas peser plus lourd que le plancher métallique d’origine pour préserver la stabilité et pérennité du monument historique.