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RT 2005 : ce qui va changer

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Canicule, tempêtes et tsunamis, protocole de Kyoto et plus récemment journée mondiale de l'eau : aujourd'hui, la prise de conscience de la réalité des changements climatiques semble générale. Le Plan Climat de juillet 2004 le prouve. Ajoutons-y la flambée du prix du baril - la fameuse ère de "l'après-pétrole" - et on obtient une directive européenne visant à diviser par 4 l'émission des gaz à effet de serre d'ici 2050. On peut toujours pointer du doigt les industriels ou les automobilistes, il n'empêche : on estime que le secteur du bâtiment est responsable de près du quart des émissions directes à effet de serre et qu'il consomme près de 46% de l'énergie totale… Un contexte qui place les acteurs du bâtiment aux premières loges des efforts à accomplir, comme le prouve la RT 2005, actuellement en cours de notification auprès de la Commission Européenne.

Quoi de neuf ?

Plusieurs nouveautés sont à noter par rapport à la RT 2000 - qu'il s'agisse des modes de calcul, des types de consommations pris en considération, des développements à favoriser. De fait, les nouveaux modes de calcul intègrent désormais une réflexion par Kw h ep (énergie primaire) par m² par bâtiment contre auparavant, un calcul par simple Kw h ep. Ce, afin de mettre en avant un indice simple de performances, facilement mémorisable et facilement partagé par les concepteurs ! Autre évolution : l'intégration dans ces calculs de consommation, non seulement du chauffage, de la ventilation, de l'eau chaude sanitaire mais aussi, pour la première fois, de l'éclairage résidentiel et du refroidissement. Par ailleurs, la notion de « consommation maximale » à ne pas dépasser est introduite en référence à 3 zones climatiques, à l'usage du bâtiment et aux différents types d'énergie. Par exemple, pour le chauffage : combustible, fossile, électrique etc.

Objectifs et pistes de travail

Au final, la RT 2005 privilégie trois grandes pistes de travail. Parmi les solutions envisagées pour répondre à l'intégration des consommations de climatisation au sens large du terme (réchauffement, refroidissement, ventilation) : valoriser dans le cas de fort impact solaire, les protections efficaces, y compris les protections mobiles, et calculer ces apports selon les orientations du bâtiment. Ou encore, considérer les systèmes de climatisation dans leur globalité : efficacité de l'émission, distribution à faible perte thermiques, auxiliaires (pompes, ventilateurs…) à faible consommation etc. Autres objectifs complémentaires, autres pistes : valoriser l'architecture bioclimatique ainsi que les énergies renouvelables. Ceci passe par une prise en compte globale de la conception hiver ET été (que ce soit d'un point de vue de la consommation d'énergie ou du confort de l'habitat) ; ou encore, par le développement de l'énergie solaire photovoltaïque.

Conclusion de Jean-Robert Millet, responsable de la division Energie du CSTB : « La balle est aujourd'hui dans le camp des industriels : au fond, le développement de nouveaux produits, de nouveaux systèmes, et leur diffusion leur appartient. » La mise en place de labels "bâtiments basse consommation" ou "énergies renouvelables" pourra les encourager dans ce sens. Rendez-vous en 2010 pour une nouvelle étape.

RT 2005 RT 2000 : comparaison sommaire

Que calcule-t-on ?

2000

2005

kWhep (énergie primaire)

kWhep/m² par bâtiment

Tic (température d'été)

Tic pas zone d'usage

Pourquoi par m² ?

  • Aller vers un indice simple de performances
  • Permettre aux concepteurs d'acquérir des réflexes
  • Faciliter les comparaisons entre bâtiments
  • Rapprocher RT 2005 et affichage des consommations

2000

2005

Chauffage

Chauffage

Ventilation

Refroidissement

ECS

Ventilation

Eclairage en non résidentiel

ECS

Eclairage

Le cadre réglementaire : rappel

  • Signature du protocole de Kyoto en 1998
  • Première réglementation thermique en 2000
  • Directive Performance Energétique des Bâtiments en 2002
  • Plan Climat en 2004
  • Réglementation thermique 2005 applicable à l'été 2006, renforcée tous les 5 ans
  • Objectif : amélioration de la performance énergétique d'au moins 15 % d'ici 2010, 40 % en 2020