Archives

Sous-couches acoustiques minces : une récente certification

Le confort acoustique est devenu une attente primordiale des usagers. Les sous-couches acoustiques minces, présentant l'avantage d'un encombrement réduit, assurent aujourd'hui une grande part des besoins d'isolation acoustique des planchers. Pour mieux prendre en compte le critère acoustique, les DTU 26.2 et 52.1 ont été révisés, ce qui a permis d'inclure notamment un essai de fluage mécanique combiné à un essai acoustique pour s'assurer de la pérennité dans le temps de ces deux caractéristiques. Puis, à la demande de professionnels qui souhaitaient le jugement d'un tiers, une certification CSTBat a été conçue. Les industriels qui le souhaitent peuvent officiellement prouver que leurs sous-couches respectent les exigences techniques des DTU.

Nouveaux critères techniques

Cette certification a été mise en œuvre à la demande de Qualitel, d'industriels et d'entrepreneurs du secteur témoins de contre-références. En effet, l'acoustique est un thème important de la certification Qualitel. Des mesures sont réalisées en cours ou en fin de chantier afin de vérifier si le niveau exigé est obtenu. Or, depuis le premier semestre 2000, les experts avaient noté une augmentation très nette de non-conformités d'isolement acoustique aux bruits de chocs. D'un côté, les niveaux d'exigences réglementaires ont augmenté, de l'autre, les produits restent les mêmes. Pour remédier à cette situation, de nouveaux critères techniques permettant de s'assurer de la pérennité des performances acoustiques ont été définis par un groupe de travail créé au CSTB avec pour mission de réviser les DTU 26 .2 et 52.1. Fin 2003, paraissait la norme NF P61-203. Puis, fin 2005, une certification CSTBat destinées aux SCAM a vu le jour, à la grande satisfaction de l'Association française des sous-couches acoustiques minces (AFSCAM), créée en 2001. Elle comble ainsi le "vide", puisqu'il n'existait ni normalisation européenne, ni marquage CE, ni procédure d'Avis Technique, et permet de différencier les niveaux de qualité et d'identifier les domaines d'emploi.

Pour l'Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment, la pose de sous-couches de qualité est d'autant plus importante que la responsabilité du carreleur ou du chapiste, vis-à-vis de la garantie décennale, concerne l'ensemble du support : gros-œuvre, isolation, chape, carrelage.

Différencier les niveaux de performances

Pour être certifiée, une sous-couche acoustique d'une épaisseur inférieure ou égale à 10 mm doit satisfaire les exigences techniques, de la norme NF P 61-203. Vis-à-vis de la performance acoustique, la réduction du bruit de choc pondéré ∆Lw doit être ≥ à 15 dB et l'augmentation de la raideur dynamique après fluage < 60%. Le comportement sous charge de la SCAM, selon le DTU 26.2 ou 52.1, définit sa classe d'application (SC1 ou SC2). Quant à sa charge admissible d'exploitation, elle est déterminée jusqu'à 500 kg/m² ou jusqu'à 200 kg/m², en fonction de la réduction d'épaisseur évaluée à 10 ans. Celle-ci est caractérisée par un indice allant de 1 à 4 : 1 = < 0,5 mm - 2 = 0,5 à 1 mm - 3 = 1 à 1,5 mm - 4 = 1,5 à 2 mm.

En option, la SCAM a la possibilité d'être combinée avec une sous-couche thermique pour un chauffage par le sol. Le comportement dans le temps est testé au moyen d'un essai de fluage de quatre mois extrapolé à dix ans et par des mesures de raideur dynamique avant et après fluage. Pour Bernard Abraham, responsable du service Hygrothermique des ouvrages au CSTB, « ces exigences permettent d'améliorer les sous-couches acoustiques minces trop friables, à écrasement initial ou différé trop fort, à raideur dynamique trop variable avec l'écrasement. »

Les recherches se poursuivent, visant à mieux pronostiquer la durée de la performance acoustique des ouvrages et des sous-couches.