Lumière(s) sur la gare de Wuhan
Avec 4 600 luminaires prévus sur quatre niveaux en éclairage direct et indirect, une architecture haute de 40 mètres et toute en rondeur, il ne fallait pas moins qu'un outil comme Phanie pour réaliser la photo-simulation de l'ensemble de la gare. Puissant logiciel développé par les ingénieurs du CSTB, Phanie présente l'indéniable avantage d'être constamment remis à jour. Dès qu'une situation particulière ou complexe se présente, un informaticien enrichit le noyau du logiciel avec de nouveaux modules. Les nouveaux matériaux sont, par exemple, mesurés en laboratoire de manière à déterminer leurs caractéristiques photométriques avant d'intégrer immédiatement le corps de données du logiciel.
Pour le projet de Wuhan, l'équipe du CSTB a commencé par simplifier la modélisation 3D fournie par AREP. Le nombre de facettes des architectures courbes de la gare a été réduit et tous les éléments qui n'avaient pas d'influence sur les ambiances lumineuses ont été supprimés pour limiter les temps de calcul. Les données sur le comportement des matériaux en termes d'absorption, de transmission ou de réflexion ont été intégrées. Niveau par niveau, les différents types de luminaires, assortis de leurs caractéristiques photométriques, ont été positionnés dans l'espace et orientés selon les hypothèses de départ. Un long travail itératif d'affinage sur le nombre et la répartition des sources lumineuses a ensuite permis de valider les dispositifs en fonction de l'uniformité et de l'intensité de l'éclairement recherché. Avec pas moins de 12 heures de calcul entre chaque étape de vérification de modèle !
Les études intégrant les sources de lumière indirecte et celles réfléchies de la toiture ont, par exemple, montré que certains luminaires, fabriqués spécialement pour l'opération, devaient être montés par paires, à 4,50 m de hauteur, avec un espacement de 18 mètres, afin d'obtenir un éclairement moyen des quais à 80 lux. Exceptionnel par sa dimension, son intérêt et sa complexité d'étude, le projet d'éclairage est aussi particulièrement luxueux en termes de puissance développée. "Avec des zones d'éclairements supérieures à 200 lux dans les parkings, nous sommes globalement, à la demande de la maîtrise d'ouvrage de Wuhan, très nettement au-dessus des valeurs européennes couramment admises", explique Michel Garcia, ingénieur au CSTB. Une spécificité culturelle et un éclat, voire une véritable spécialité locale, au regard des actuelles préoccupations énergétiques françaises.
