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Le nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris deux fois primé

Tribunal de Grande Instance de Paris. Photo : Sergio Grazia - Renzo Piano Building Workshop

Le Tribunal de Grande Instance de Paris, qui ouvrira ses portes au printemps 2018, a été récompensé par le Grand prix national de l'Ingénierie et l'Équerre d'argent 2017. Il est également certifié HQE Bâtiment Tertiaire par Certivéa. La conception de ce bâtiment moderne exemplaire a mobilisé l'expertise du CSTB en aérodynamique et éclairage, et son intervention dans l'évaluation de procédés innovants.

La stabilité au vent de l'édifice

160 mètres de haut, 38 étages construits sur 3 blocs au-dessus d'un socle : le Tribunal de Grande Instance (TGI) est le deuxième plus haut bâtiment à Paris. Son architecture atypique, très large dans un sens et étroite dans l'autre, a été dessinée par l'agence d'architecture Renzo Piano Building Workshop pour optimiser l'espace au sol.

Cette forme effilée expose fortement la structure aux vents. Le rôle du CSTB a consisté à mesurer la résistance au vent de l'édifice, au travers d'essais en soufflerie sur une maquette du projet à l'échelle 1/250e. Son étude aérodynamique a contribué à orienter la conception de l'ouvrage autour de 3 noyaux de béton, qui forment sa colonne vertébrale (structure principale).

Par ailleurs, sur les plus hauts étages de ses 3 blocs, l'édifice intègre des panneaux photovoltaïques destinés à couvrir une partie de ses besoins en énergie. Mesurer les efforts de ces panneaux photovoltaïques en façade, soumis au vent, est important pour garantir leur stabilité. Dans cet objectif, des tests en soufflerie atmosphérique ont été réalisés par le CSTB sur une maquette au 1/75e des panneaux.

Le confort des usagers

Autre enjeu de conception : le confort des 9 000 personnes qui vont chaque jour fréquenter le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Paré de verre en façade, le TGI ouvre ses portes, à l'intérieur, sur un atrium haut et lumineux : la salle des pas perdus. Les experts du CSTB ont été sollicités pour l'étude et l'optimisation de l'éclairage naturel de cet espace de plus de 5 000 m².

Façade vitrée, verrière ou puits de lumière ? Avec quels vitrages ? Et quelle forme pour les puits de lumière ? C'est à ces questions que le CSTB s'est attelé, en s'appuyant sur un modèle 3D complet du TGI et son logiciel de photo-simulation Phanie. Le CSTB a comparé l'apport de chaque type d'ouverture pour différentes configurations d'aménagement et diverses conditions lumineuses extérieures (ciel couvert, ciel serein…). Ses simulations d'éclairage ont guidé les choix architecturaux de l'atrium. Celui-ci se pare ainsi aujourd'hui d'une façade vitrée et de nombreux puits de lumière, orientés sud pour un rendement optimisé.

Par ailleurs, le CSTB a accompagné la conception des trois grandes terrasses végétalisées du TGI. Situées à plus de 30 mètres au-dessus du sol, dans un environnement de faible hauteur, celles-ci sont très exposées au vent. Afin de les rendre confortables aux usagers, le projet a intégré des garde-corps de protection. Le CSTB, sollicité pour évaluer et optimiser cette installation, a montré l'intérêt d'adapter localement la taille et la porosité de ces écrans. C'est le cas par exemple sur certaines zones proches des tours, exposées aux vents d'ouest dominants.

Le CSTB a appuyé ses recommandations sur les résultats d'essais menés en soufflerie atmosphérique. Après avoir reproduit sur maquette au 1/250ème l'aménagement des terrasses végétalisées, il a testé et analysé différentes configurations pour améliorer leur confort au vent.

Enfin, le bien-être des occupants du TGI a été renforcé par le choix d'une façade double peau. Concrètement, une lame d'air sépare la peau extérieure et la peau intérieure, toutes deux en verre. La seconde est dotée d'ouvrants, ce qui contribue à la bonne ventilation des lieux.

Le CSTB est intervenu dans l'évaluation (ATEx de type b) du procédé de collage (mastic VEC) qui maintient la peau extérieure sur l'ossature du bâtiment. Dans ce cadre, il a réalisé des essais à échelle 1 pour le façadier Permasteelisa. Le procédé a été testé en chambre climatique pour vérifier qu'en toutes circonstances, il n'y avait pas d'embuage.

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