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Ouvrage collectif « L'individu au risque de l'environnement »

Lutter contre le changement climatique, préserver les ressources naturelles, augmenter les performances des bâtiments… Les défis environnementaux sont au cœur des préoccupations. Mais dans quelle mesure ces mutations rapides et profondes, impactent-elles les comportements et les modes de vie des citoyens ? La psychologie environnementale analyse les relations entre l'individu et son environnement. Et dans l'ouvrage collectif « L'individu au risque de l'environnement », qui vient de paraître, elle dresse un état des lieux. Explications avec Dorothée Marchand, co-directrice de cet ouvrage et chercheure à la direction Économie et Sciences Humaines au CSTB.

La psychologie environnementale analyse le comportement des individus en les examinant dans leur milieu de vie. Cette discipline met ainsi en avant la nécessité de prendre en compte les représentations et les usages des individus dans leur contexte. Objectif : mieux comprendre les habitants et faire évoluer durablement leur cadre de vie. Qu'il s'agisse d'aménager un quartier, de rénover ou de gérer la vie d'un bâtiment, le projet doit considérer la capacité des individus à faire face aux risques liés à leur environnement.

« L'individu au risque de l'environnement » dresse un état des lieux actuel de la psychologie environnementale. Cet ouvrage collectif, rédigé sous la direction de trois chercheurs, Dorothée Marchand, co-directrice de cet ouvrage et chercheure au CSTB, Sandrine Depeau et Karine Weiss, vient de paraître en librairie. Plusieurs enjeux sont analysés, tels que : la relation de l'homme à la nature et au cadre bâti ; ses connaissances et ses croyances sur les risques émergents ; sa capacité à s'adapter aux risques naturels ; sa culture du risque sanitaire… Dans cet ouvrage, la psychologie environnementale s'intéresse aux défis actuels pour contribuer au mieux-vivre et au bien-être des citoyens.

Focus sur les risques sanitaires. Lutter contre le poids des inquiétudes et soutenir la reconstruction psychologique des individus confrontés à une crise sanitaire : c'est un des apports de la psychologie environnementale, décrit dans le chapitre 7 de l'ouvrage « L'individu au risque de l'environnement ».

« Prenons des exemples de situations », commence Dorothée Marchand, co-directrice de cet ouvrage et chercheure au CSTB. « Le personnel d'une collectivité ou d'une entreprise émet des plaintes répétées à propos d'un inconfort inquiétant pour sa santé, sur son lieu de travail. Des adultes ou des enfants, habitants d'un immeuble, sont anormalement victimes d'asthme ou d'allergie. Une inquiétude générale, un mal-être sont exprimés par les usagers d'un bâtiment. Ces situations font état de symptômes collectifs, qui peuvent aboutir à une crise sanitaire. Ils renvoient à ce que l'on appelle : le syndrome des bâtiments malsains (SBM) ».
« Les résultats scientifiques présentés dans le cadre de l'ouvrage, poursuit Dorothée Marchand, montrent l'intérêt des sciences sociales pour gérer une crise sanitaire. Les auteurs (Dorothée Marchand, Geneviève Brisson et Steve Plante) montrent que dans les cas explorés, les facteurs environnementaux expliquent l'origine de la crise, et que les facteurs psychosociaux sont une composante explicative de son évolution. Ainsi, les sciences sociales ont toute leur place dans le cadre d'une méthode d'investigation interdisciplinaire. Elles contribuent à identifier les processus explicatifs de la crise, et à développer des outils de gestion adaptés.
Concrètement, face au risque sanitaire, des solutions techniques peuvent améliorer la qualité de l'environnement des individus. Leur mise en place doit s'accompagner d'un travail psychologique et social, afin de restaurer l'équilibre de vie et la sérénité des individus, qui ont été brutalement bouleversés par une crise sanitaire ».

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